Le coq de Renato Caccioppoli
Jean-Noël Schifano
Présentation
Descriptif1938. Naples. Le professeur Renato Caccioppoli (1904-1959) est un génie napolitain des mathématiques, universellement reconnu, et une figure célèbre dans sa ville. D'une beauté diabolique, ce petit-fils déjanté de Mikhail Bakounine se met en tête de pourrir la rencontre en fanfares et défilés des deux compères, Mussolini et Hitler, venus passer une journée, le 5 mai, dans la grande Cité capitale couverte de croix gammées et de faisceaux fascistes.
En plein triomphe du nazisme, aux yeux de toute une population et de toute une Europe qui hurlent à la guerre et d'une Italie qui, la même année, vote les lois raciales, un homme se dresse, l'ironie à la bouche et au geste, et ridiculise le racisme, le conformisme, la soumission, la bêtise. Une histoire vraie, exemplaire, lumineuse, folle, ivre, drôle et tragique.
Note de lecture Tangente
Itinéraires d’un mathématicien anticonformiste
Renato Caccioppoli (1904‒1959) était un brillant mathématicien italien dont les nombreux travaux furent vite remarqués. Particulièrement intéressé par l’analyse fonctionnelle, il développa des idées neuves dans l’approche topologique des équations différentielles, puis dans l’étude des fonctions analytiques à plusieurs variables complexes, avant de se tourner finalement vers la théorie de la mesure où, là aussi, ses articles apportèrent des éléments novateurs, notamment sur des questions d’isopérimétrie. Mais si l’histoire a retenu son nom, c’est aussi pour son caractère fantasque et anticonformiste. Petit-fils du militant anarchiste Mikhaïl Bakounine, le jeune mathématicien n’hésitait pas à provoquer la police politique de Mussolini en mendiant dans la rue (ce qui était interdit) ou en se promenant ostensiblement avec un coq alors que les animaux de compagnie n’étaient plus autorisés. Surtout, il ira jusqu’à faire jouer la Marseillaise lors de la venue d’Hitler et Mussolini dans sa ville de Naples en 1938, ce qui lui vaudra d’être interné.
Le lecteur suit la faconde du narrateur, son rythme effréné, son vagabondage incessant dans cette ode à la ville de Naples, objet finalement de toutes les attentions de l’auteur.
